Maha parut outragée de cette vérité.
—Arya… je suis ton amie d’enfance !
—Et nous ne nous sommes pas vu depuis seize ans ! Les gens changent et je ne peux pas te faire confiance comme ça !
— Bien sûre que tu peux ! Je suis restée la même que dans notre passé.
—Mais moi non. J’ai changé, tu ne peux même pas imaginer à quel point.
—Et bien explique le moi.
La brune serra les dents.
—Quand tu m’as laissé, j’ai cru que tu m’avais abandonné, aux mains de ces trafiquants. J’ai finis par accepter la vérité et toi, tu reviens seize ans après et me sorts ton sptich sur un monde inconnu que je suis censé détruire ?!
—Quelque chose ne va pas ? Tu n’es plus comme tout à l’heure.
Pour toute réponse Lamia sourit méchamment.
—C’est toi qui m’as rendue comme ça. C’est de ta faute si j’ai des problèmes, si j’ai totalement changé…
—De ma faute ? J’ai subi les mêmes horreurs que toi je te rappelle ! Je me suis juste enfuie et tu aurais dû faire de même !
—Mais tu crois quoi ? J’aime ce que j’fais. J’aime me balader dans la rue en petite tenue la nuit, j’aime quand une voiture s’approche et m’ouvre la porte, j’aime les hôtels où j’exécute ce qu’on me demande. J’aime mon job !
—Je ne peux pas croire ce que tu dis. Personne n’aime ce métier. Nous le faisons par contrainte et non par choix.
—Ma contrainte s’est transformée en choix.
—Tu as changée… Mais jusqu’à quel point ?
La jeune brune s’effaça le rouge à lèvre et fixa tristement son amie d’enfance.
—J’ai… Commença Arya.
Mais une série d’image l’empêcha de continuer. Elle regarda la scène comme spectatrice. Un petit village en Inde, son pays d’origine. Elle se vit, à six ans en train d’hurler « Maha ! » et de se débattre face à un homme qui tentait de l’immobiliser. En face, Maha en faisait de même. Elle réussit à asséner un coup de coude à son agresseur qui desserra son étreinte. Elle courut jusqu’à Arya.
—Je serais toujours là pour toi. Je serais toujours ton amie et ta famille.
L’homme la reprit.
—Je te retrouverais toujours ! Cria-t-elle avant que l’agresseur ne la lance dans un camion.
Le véhicule démarra et au fil des mètres qui l’a séparait de son amie, Arya cessa de gesticuler. Elle pleura, silencieusement, alors qu’un homme l’a mettait dans une autre camionnette.
Le salon réapparut.
« Pourquoi m’avoir montré ça, Lamia ?
« C’est moi qui te l’ait montré. » Arya n’avait pas entendu Muna depuis que celle-ci avait avoué le meurtre d’un homme. Et voilà qu’elle montrait des scènes de son enfance à Arya.
« Pourquoi ?
« Parce que tu dois savoir que Maha t’avait faite une promesse et qu’elle l’a tenue, même si ça a prit du temps.
« Elle n’est là que pour son monde, pas pour moi.
« Qu’en sais-tu ? Tu n’as pas lu dans son regard la joie de te revoir et la culpabilité de ne pas t’avoir vu depuis si longtemps ? Elle se rappelle parfaitement de sa promesse, et ne pas l’avoir tenue comme elle le souhaitait l’a rongé.
« Elle m’a abandonné pour son monde !
« Ne sois pas jalouse parce qu’elle a trouvé une échappatoire et pas toi.
« Je ne suis pas jalouse !
« Arya. Ne me mens pas. Je sais ce que tu penses, je suis dans ta tête. Tu lui en veux, mais ça ne sert à rien. Ecoute plutôt ses arguments. »
Maha fixait Arya depuis un moment, quand elle avait vu que celle-ci était déconnecté.
