Contexte: Cameron devait trouver le fils du Dirigeant.
De retour au capitole, je passai
directement le garde qui avait déjà regardé son carnet si mon nom y était
inscrit.
Je m’apprêtais à monter dans
l'ascenseur lorsque le réceptionniste m’interpella, je vins à sa rencontre.
—Monsieur Cameron! Le Dirigeant
est en réunion importante avec l'administration législative.
—Il en a pour longtemps?
—Son prochain rendez-vous est
dans trente septs minutes avec madame Biar.
—Décalez-le à cinquante minutes.
Je vais passer avant et ce que j'ai à lui dire risque de prendre du temps.
—Son rendez-vous est important,
il concerne le défilé du...
—Appellez madame Biar et
expliquez lui. Le dirigeant sera d'accord. le coupai-je en m'éloignant vers
l'ascenseur.
J'attendis sur un des sièges
devant le bureau du dirigeant qu'il finisse. J'avais décalé son prochain
rendez-vous mais je ne doutais pas qu'il allait tous les annulés.
Je réfléchis aux mots que
j'utiliserais, à l’intonation. Tout devait être parfait. Je revus mon plan
encore et encore. Oui, c'était parfait.
La porte s'ouvrit sur une bande
d'homme et de femmes en costumes. Ils me saluèrent d'un signe de tête. Une fois
tous sortis, je me montrai au dirigeant.
—Oh! Monsieur Cameron, entrez
entrez. Prenez un siège je vous en pris.
Je pénétrais à l’intérieur mais
restai debout.
—Il vaudrait mieux que vous vous posiez monsieur, dis-je doucement.
Il me dévisagea et s’exécuta.
—Que se passe-t-il? Vous n'êtes
pas encore parti?
Je le fixai, sans répondre. Une ombre de peur passa sur son
visage.
—Où est mon fils? Vous aviez dit
que vous partiriez immédiatement et que vous le rammenerez. Où est-il?!
Répondez!
—Monsieur, je m'en excuse, j'ai
faillis à ma mission. J'ai traversé le désert et lorsque arrivé à une demeure,
il était trop tard. Des Nios étaient sur... ils dévoraient votre fils.
Le Dirigeant qui bougeait nerveusement jusqu'à présent
s'arrêta immédiatement. Je repris.
—Il es mort. J'en suis navré.
J'ai fais fuir les Nios mais ils ont emporté le corps de votre fils. Il m'a été
impossible de retrouver leurs traces. J'ai faillis. Désolé.
J'attendis les bras croisé dans
la dos qu'il réagisse. Son regard se posa sur ses mains puis repassa sur moi.
—Ce n'est pas possible... ce
n'est pas possible! C'est impossible!! répéta-t-il de plus en plus fort,
jusqu'à hurler.
—C'est pourtant le cas. J'en suis
navré, toute mes condoléances monsieur.
Il se leva d'un coup et contourna
son bureau pour se poster juste en face de moi.
—Je ne vous crois pas! Dites le
moi dans les yeux!
Il délirait. Vivre d’espoir était
bien plus simple que d'affronter la réalité.
—Votre fils est mort, dévoré par
des Nios. Articulai-je en le fixant sans sourciller.
Une foule d'expression passèrent
sur son visage en un éclair: la peur, la colère, la tristesse, la surprise,
l'espoir. Il céda finalement à la rage et m'empoigna par la chemise.
—Comment avez-vous pu?! Vous
aviez une mission! Vous n'êtes qu'un minable! Vous ne savez rien faire! Il est
mort! Il est mort à cause de vous! Il est mort! Mort! Mort! Hurla-il dans mes
oreilles avant de me propulser sur quelque mètres.
Je rajustai mon tee-shirt. Les
autres employés dans les bureaux d'à coté allaient bientôt arriver. Il faisait
trop de bruit.
—Vous avez laisser ces bêtes le
dévorer! Vous êtes pourris jusqu'à la moelle! Vous ne savez rien faire! Vous
l'avez tuer!
Il s'approcha dangereusement de
moi et lança son poing que j'arrêtais d'une poigne déterminé. Ses yeux
traduisent une incompréhension vite remplacé par la colère.
—Lâchez-moi!! Comment osez-vous! Vous l'avez tué!
—Ce n'est pas moi qui l'ait
poussé dans la tombe. Je ne l'ai pas poussé à aller dans ce désert. C'est vous.
Il est mort à cause de vous. Vous ne savez même pas vous occupez de votre fils.
Vous l'avez tué.
Je détachai chaque syllabe de mes derniers mots, sur un ton
neutre.
Sa force disparu. Il tomba à
genoux. Je m'accroupi à ses cotés. Au même moment, un jeune homme entra et
écarta les yeux.
—Que s'est-il passé ici?! Vous!
Que lui avez-vous fait?! cria-t-il en pointant un doigt accusateur dans ma
direction.
—Je lui ai appris une nouvelle funèbre.
répondis-je simplement.
Il fronça les sourcils.
—Aidez-moi à le lever. Il doit se
reposer au calme.
Il vint m'aider. Une fois en bas, le réceptionniste et le
garde reprirent le relais.
—Que lui avez-vous dit? demanda
l'employé.
—Son fils est mort. Je fis paraître
mon ton sombre et triste.
Les trois hommes me dévisagèrent
avant de reporter leur attention sur le Dirigeant. Ses yeux avaient perdus de
leur couleurs. Il était sous le choc et ne pouvait plus rien faire. Ses membres
étaient mous. Il était dans un autre monde, partit se réfugier probablement.
Les
jours qui suivirent furent bien triste. La mort du fils du dirigeant avait été
annoncée à la population et celle-ci pleurait silencieusement cette perte. Les
commerces furent fermés une journée en
soutien au dirigeant et chaque bâtiments arboraient des tissus sombres. Même le
sol fut recouvert d’un drapé presque noirs.
Le changement fut radicale. Cette cité animée, colorée et
remplie était devenue morose. Une ville fantôme.
On
porta hommage au fils cinq jours plus tard. Toute la citée fut conviée à la
cérémonie. N'ayant pas de corps, ils se contentèrent d'enflammer les objets
cher au garçon. Ce fut le dernier jour de deuil, mais aussi le pire. Tout le
monde pleurait. Le Dirigeant n'était apparu qu'à la cérémonie où il n'avait pas
prononcé un mot.
Il
était vidé, achevé.
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