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mardi 7 janvier 2014

L'Utopie extrait 1

Puisqu'une certaine personne souhaitait connaitre la suite de mon petit extrait, pour lui faire plaisir je le mets.
Contexte: Cameron devait trouver le fils du Dirigeant. 


De retour au capitole, je passai directement le garde qui avait déjà regardé son carnet si mon nom y était inscrit.
Je m’apprêtais à monter dans l'ascenseur lorsque le réceptionniste m’interpella, je vins à sa rencontre.
—Monsieur Cameron! Le Dirigeant est en réunion importante avec l'administration législative.
—Il en a pour longtemps?
—Son prochain rendez-vous est dans trente septs minutes avec madame Biar.
—Décalez-le à cinquante minutes. Je vais passer avant et ce que j'ai à lui dire risque de prendre du temps.
—Son rendez-vous est important, il concerne le défilé du...
—Appellez madame Biar et expliquez lui. Le dirigeant sera d'accord. le coupai-je en m'éloignant vers l'ascenseur.
J'attendis sur un des sièges devant le bureau du dirigeant qu'il finisse. J'avais décalé son prochain rendez-vous mais je ne doutais pas qu'il allait tous les annulés.
Je réfléchis aux mots que j'utiliserais, à l’intonation. Tout devait être parfait. Je revus mon plan encore et encore. Oui, c'était parfait.
La porte s'ouvrit sur une bande d'homme et de femmes en costumes. Ils me saluèrent d'un signe de tête. Une fois tous sortis, je me montrai au dirigeant.
—Oh! Monsieur Cameron, entrez entrez. Prenez un siège je vous en pris.
Je pénétrais à l’intérieur mais restai debout.
—Il vaudrait mieux que vous vous posiez monsieur, dis-je doucement.
Il me dévisagea et s’exécuta.
—Que se passe-t-il? Vous n'êtes pas encore parti?
Je le fixai, sans répondre. Une ombre de peur passa sur son visage.
—Où est mon fils? Vous aviez dit que vous partiriez immédiatement et que vous le rammenerez. Où est-il?! Répondez!
—Monsieur, je m'en excuse, j'ai faillis à ma mission. J'ai traversé le désert et lorsque arrivé à une demeure, il était trop tard. Des Nios étaient sur... ils dévoraient votre fils.
Le Dirigeant qui bougeait nerveusement jusqu'à présent s'arrêta immédiatement. Je repris.
—Il es mort. J'en suis navré. J'ai fais fuir les Nios mais ils ont emporté le corps de votre fils. Il m'a été impossible de retrouver leurs traces. J'ai faillis. Désolé.
J'attendis les bras croisé dans la dos qu'il réagisse. Son regard se posa sur ses mains puis repassa sur moi.
—Ce n'est pas possible... ce n'est pas possible! C'est impossible!! répéta-t-il de plus en plus fort, jusqu'à hurler.
—C'est pourtant le cas. J'en suis navré, toute mes condoléances monsieur.
Il se leva d'un coup et contourna son bureau pour se poster juste en face de moi.
—Je ne vous crois pas! Dites le moi dans les yeux!
Il délirait. Vivre d’espoir était bien plus simple que d'affronter la réalité.
—Votre fils est mort, dévoré par des Nios. Articulai-je en le fixant sans sourciller.
Une foule d'expression passèrent sur son visage en un éclair: la peur, la colère, la tristesse, la surprise, l'espoir. Il céda finalement à la rage et m'empoigna par la chemise.
—Comment avez-vous pu?! Vous aviez une mission! Vous n'êtes qu'un minable! Vous ne savez rien faire! Il est mort! Il est mort à cause de vous! Il est mort! Mort! Mort! Hurla-il dans mes oreilles avant de me propulser sur quelque mètres.
Je rajustai mon tee-shirt. Les autres employés dans les bureaux d'à coté allaient bientôt arriver. Il faisait trop de bruit.
—Vous avez laisser ces bêtes le dévorer! Vous êtes pourris jusqu'à la moelle! Vous ne savez rien faire! Vous l'avez tuer!
Il s'approcha dangereusement de moi et lança son poing que j'arrêtais d'une poigne déterminé. Ses yeux traduisent une incompréhension vite remplacé par la colère.
—Lâchez-moi!!  Comment osez-vous! Vous l'avez tué!
—Ce n'est pas moi qui l'ait poussé dans la tombe. Je ne l'ai pas poussé à aller dans ce désert. C'est vous. Il est mort à cause de vous. Vous ne savez même pas vous occupez de votre fils. Vous l'avez tué.
Je détachai chaque syllabe de mes derniers mots, sur un ton neutre.
Sa force disparu. Il tomba à genoux. Je m'accroupi à ses cotés. Au même moment, un jeune homme entra et écarta les yeux.
—Que s'est-il passé ici?! Vous! Que lui avez-vous fait?! cria-t-il en pointant un doigt accusateur dans ma direction.
—Je lui ai appris une nouvelle funèbre. répondis-je simplement.
Il fronça les sourcils.
—Aidez-moi à le lever. Il doit se reposer au calme.
Il vint m'aider. Une fois en bas, le réceptionniste et le garde reprirent le relais.
—Que lui avez-vous dit? demanda l'employé.
—Son fils est mort. Je fis paraître mon ton sombre et triste.
Les trois hommes me dévisagèrent avant de reporter leur attention sur le Dirigeant. Ses yeux avaient perdus de leur couleurs. Il était sous le choc et ne pouvait plus rien faire. Ses membres étaient mous. Il était dans un autre monde, partit se réfugier probablement.
                               
                Les jours qui suivirent furent bien triste. La mort du fils du dirigeant avait été annoncée à la population et celle-ci pleurait silencieusement cette perte. Les commerces furent fermés une journée  en soutien au dirigeant et chaque bâtiments arboraient des tissus sombres. Même le sol fut recouvert d’un drapé presque noirs.
Le changement fut radicale. Cette cité animée, colorée et remplie était devenue morose. Une ville fantôme.
                On porta hommage au fils cinq jours plus tard. Toute la citée fut conviée à la cérémonie. N'ayant pas de corps, ils se contentèrent d'enflammer les objets cher au garçon. Ce fut le dernier jour de deuil, mais aussi le pire. Tout le monde pleurait. Le Dirigeant n'était apparu qu'à la cérémonie où il n'avait pas prononcé un mot.

                Il était vidé, achevé.

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